Les subordonnées complétives sont utilisées dans le discours indirect (ou discours rapporté).

Elles sont essentielles à la construction et au sens de la phrase.

Elles sont souvent l’équivalent d’un groupe nominal.

Remplacer la subordonnée complétive par un groupe nominal permet d’alléger la phrase.

 

Il existe trois natures de propositions subordonnées complétives :

  • Proposition subordonnée complétive conjonctive :

  • Proposition subordonnée complétive interrogative indirecte ou exclamative indirecte :

  • Proposition infinitive (composée d’un infinitif qui a un sujet propre, différent de celui du verbe conjugué)

Elle rapporte une parole ou une pensée.

Elle complète un verbe.

Elle est essentielle à la construction et au sens de la phrase.

Elle ne peut généralement pas être supprimée.

Elle est souvent l’équivalent d’un groupe nominal.

Le contrôleur s’est aperçu qu’il s’était trompé. (Le contrôleur s’est aperçu de son erreur.)

 

CONNECTEURS

 

Conjonction de subordination

Que

La conjonction “que” sert seulement à relier la principale et la subordonnée conjonctive.

C’est un connecteur pur, propre à la subordonnée conjonctive. Elle est vide de sens. 

 

Locutions conjonctives

À ce que, de ce que, en ce que

 

MODE

 

Indicatif : le fait est exprimé comme certain

Une perception (sentir, voir…) :

Je vois qu’il fait beau.

Un savoir :

Je sais qu’il fait beau.

Une déclaration :

Je t’annonce qu’il fait beau.

Une opinion (forme affirmative) :

Je pense qu’il va gagner.

“Faire que” (avoir pour résultat que : le fait est présenté comme vrai) :

Les évènements font que nous partirons rapidement.

“Dire” ou “prétendre” (synonymes d’affirmer) :

Elle dit que tu ne l’attends pas.

 

Subjonctif : le fait est exprimé comme douteux

Un souhait :

J’aimerais que tu fasses ton travail.

Une nécessité :

Il faut que tu fasses ton travail.

Un doute :

Je doute que tu fasses ton travail.

Un sentiment :

Il se plaint de ce que tu ne fasses pas son travail.

Une possibilité : 

Il se peut que tu fasses ton travail.

Une opinion (forme négative) :

Crois-tu qu’il fasse beau ?

“Faire que” (faire en sorte que : le fait est présenté comme possible) :

Faites qu’ils soient là.

“Dire” (synonyme de demander) :

Elle dit que tu ne l’attendes pas.

Complétive conjonctive en tête de phrase :

Qu’il fasse son travail est une certitude.

 

Indicatif ou subjonctif

Un jugement :

J’estime que tu fais bien ton travail.
C’est dommage que tu fasses ton travail si tard.

 

FONCTIONS

 

Sujet

La subordonnée complétive conjonctive est introduite par la conjonction “que”.

Que tu l’aides lui importe beaucoup.

Constituant détaché par dislocation (souvent marque d’oralité)

La subordonnée est détachée et reprise (ou annoncée) par un pronom sujet du verbe :

Que tu l’aides, ça lui importe beaucoup.

 

COD

Elle est introduite par la conjonction “que”

On peut remplacer la subordonnée par le pronom “le”.

Elle m’a dit que tu allais faire un bon gâteau → Elle me l’a dit.

 

COI

Elle est introduite par la conjonction “que” ou par les locutions conjonctives “à ce que, de ce que, en ce que”.

On peut remplacer la subordonnée par le pronom “en” ou “y”.

Je me félicite de ce que tu l’aides → je m’en félicite. Je me plains qu’il pleuve → Je m’en plains.
Je travaille à ce que ce projet aboutisse. → j’y travaille. Cela consiste en ce que…

 

Séquence* ou complément d’une construction impersonnelle*

 

Séquence* (sujet réel) d’une construction impersonnelle :

“il” est le sujet apparent.

Il est important que tu comprennes cela.
(il : sujet apparent)
(il est : construction impersonnelle*)
(que tu comprennes cela : séquence* [sujet réel])

 

Complément d’un verbe impersonnel

Il faut que, il est question de…

“il” est sujet du point de vue de la structure grammaticale de la phrase mais il ne signifie rien.

“il” ne se conjugue qu'à la troisième personne.

Il faut que tu l’aides.

 

Attribut du sujet

Son désir est que tu l’aides.

 

Complément d’un nom

Il vit dans l’espoir que tu l’aideras.

 

Complément d’un adjectif

Il est conscient qu’il doit t’aider.

 

Complément d’un présentatif

Voilà qu’ils arrivent.

 

Apposition

Il n’attend qu’une chose : que tu l’aides.

 


 

Ne pas confondre

La subordonnée complétive conjonctive introduite par “à ce que”, “de ce que” :

Nous nous opposons à ce que tu sortes. (nous nous y opposons)

La subordonnée relative introduite par la locution pronominale “ce que” :

Nous adhérons à ce que tu dis. (nous adhérons à cela)

 


 

*Séquence :

Groupe de mots qui suit le verbe et qui correspond au sujet dans la phrase personnelle.

 

*Sujet apparent (ou sujet grammatical) :

pronom impersonnel “il” qui régit le verbe.

 

*Sujet réel (notion de grammaire traditionnelle.) :

Mot ou groupe de mot qui suit le verbe dans une construction impersonnelle :

Il est évident que tu vas réussir.
Il reste des oranges.

 

*Construction impersonnelle :

Construction dans laquelle le sujet impersonnel “il” est associé à un verbe qui connaît habituellement des emplois personnels.

Une construction impersonnelle résulte toujours d’une transformation :

Que je puisse valider mon année serait étonnant.
→ Il serait étonnant que je puisse valider mon année.

 


 

Elle rapporte une question posée de manière indirecte par l’intermédiaire d’un verbe.

Elle complète un verbe qui exprime le plus souvent une demande ou un manque d’information : demander, chercher, ignorer, oublier, ne pas savoir, etc.

Elle est essentielle à la construction et au sens de la phrase.

Elle ne peut généralement pas être supprimée.

Elle peut se transformer en question directe.

 

INTERROGATION TOTALE

 

CONNECTEUR

 

Conjonction

Si

 

MODE

 

Indicatif

 

FONCTIONS

 

COD

(le plus souvent)

Je me demande si j’ai le temps de dessiner aujourd’hui.

 

Complément du nom

(langue littéraire)

Mais à cette incertitude si je les verrais ou non le jour même, venait s'en ajouter une bien plus grande. (Marcel Proust, A la recherche du temps perdu, A l’ombre des jeunes filles en fleurs)

 

COI

(langue littéraire)

On disputait s’il fallait être barrésiste ou barrésien. (Maurice Barrès)

 

PLACE DU SUJET

 

Avant le verbe

Il me demande si le responsable est là.

 

INTERROGATION PARTIELLE

 

CONNECTEURS

 

Pronoms interrogatifs parfois précédés d’une préposition

Qui, à qui, de qui, etc.

Lequel, auquel, etc.

 

Locutions pronominales

Ce qui, ce que, à quoi, de quoi, etc.

 

Déterminants ou un adjectifs interrogatifs

Quel, quelle, quels, quelles

 

Adverbes interrogatifs

Quand, où, pourquoi, comment, etc.

 

MODE

 

Indicatif

Je me demande à quel moment l’été arrivera.

 

Infinitif

Je me demande quel chemin emprunter.

 

FONCTIONS

 

COD du verbe (la plupart du temps)

J'ignore ce que nous allons décider.
Pourrais-tu me dire à quelle heure commence la réunion.
Je me demande quelle est la meilleure solution.
Il me demande quand nous pourrons intervenir.
Je ne sais lesquels il faut choisir.
Elle veut savoir comment présenter le projet.

 

Sujet du verbe

Peu importe qui l'a dit = Qui l'a dit importe peu.

 

Complément du présentatif

Voilà comment nous allons procéder.

 

PLACE DU SUJET

 

Avant le verbe

Quand le sujet est le pronom démonstratif “ce” ou un pronom personnel (“je, tu, il, elle, on, nous, vous, ils”)

Il demande quand nous partons.

 

Après le verbe

Avec “quel” et “qui” attributs :

Il demande quel est le problème.
Je me demande qui se pose ce genre de question.

 

Avant ou après le verbe

Dans les autres interrogations partielles :

Il demande quand arrive le responsable. / Il demande quand le responsable arrive.

Elle rapporte une exclamation.

Elle complète un verbe.

Elle est essentielle à la construction et au sens de la phrase.

Elle ne peut généralement pas être supprimée.

 

CONNECTEURS

 

Adverbes exclamatifs

Combien, comme, si, etc.

 

Déterminants ou adjectifs exclamatifs

Quel, quelle, quels, quelles, etc.

 

MODE

 

Indicatif

 

FONCTION

 

COD

(le plus souvent)

Voyez combien il a grandi.
Voyez comme il est grand !
Voyez s'il a grandi !
Voyez quelle taille est la sienne !
Regarde comme nous sommes bien placés.

Elle complète un verbe.

Elle se trouve après des verbes de perception  : voir, regarder, écouter, entendre, sentir, etc. 

Elle est essentielle à la construction et au sens de la phrase.

Elle est composée d’un infinitif qui a un sujet propre, différent de celui du verbe conjugué.

Elle ne commence jamais par une préposition.

Dans la proposition infinitive, l’infinitif n’est jamais introduit par une préposition.

 

MODE

 

Infinitif

 

FONCTION

 

COD

(le plus souvent)

Ils ont entendu le réveil sonner.
Cette nuit, nous avons entendu le vent souffler.

 

PLACE DU SUJET

 

Avant l’infinitif

Quand l’infinitif a un groupe nominal sujet et un groupe nominal COD :

J’ai vu le chat attraper une souris. (le chat : sujet ; une souris : COD)

 

Avant ou après l’infinitif

Quand le sujet de la proposition infinitive n’est pas un pronom :

Ils ont vu la nuit tomber. Ils ont vu tomber la nuit.

 

LE SUJET DANS LA PROPOSITION INFINITIVE

 

Il peut être exprimé

J’ai vu le chat attraper une souris.

 

Il peut être non exprimé

J’entends chanter.

 


 

La proposition infinitive peut aussi se trouver après des verbes de connaissance ou d’opinion

(dans une langue recherchée et uniquement dans les propositions relatives) :

estimer, savoir…

Voici la décision que j’estime convenir.
Je me suis adressé à un ami que je savais être de bon conseil.

 


 

Ne pas confondre

La proposition infinitive (qui a un sujet propre) :

Mila regarde Julie jouer au tennis

Le groupe infinitif (qui n’a pas de sujet propre) :

Mila n’aime pas jouer au tennis.

Le groupe prépositionnel (qui est introduit par une préposition) :

Mila apprend à jouer au tennis.