LA CONJONCTION “mais”

 

Elle sert à marquer :

 

Une opposition

Les hommes sont égaux mais non identiques. (extrait du livre de la sagesse)

 

L’exclusion

Pour exprimer le contraire :

Le premier de tous les biens n’est pas dans l’autorité mais dans la liberté (Rousseau)

 

La restriction

La première proposition est limitée ou restreinte par la première :

Il y avait bien une fontaine, mais sèche (Jean Giono)

 

L’addition

“mais” introduit une addition, une correction, une précision indispensable.

L’affirmation qui précède apparaît comme une chose que l’on concède, que l’on reconnaît

et que l’affirmation suivante va compléter ou dépasser sans l’annuler :

Mon dieu, le porche est sale et antique, mais enfin d’un caractère majestueux (Proust)

 

L’extension

Elle se marque par emphase au moyen de “non seulement… mais encore/aussi”

La seconde proposition amplifie ce qu’a dit la première :

Ces pères de l'Église furent non seulement des professeurs éloquents, mais encore des hommes politiques. (Chateaubriand)

 

L’objection

(parfois sous forme interrogative)

(parfois accompagné de “cependant” ou “pourtant”)

Mais cependant, ce jour, il épouse Andromaque ! (Racine)

 

La transition

(pour revenir à un sujet abandonné ou pour quitter celui dont on parle)

Mais la question n’est pas là. Que faisons-nous ici, voilà ce qu’il faut se demander (Samuel Beckett)

 

Une émotion

(en début d’une phrase qui a quelque rapport avec ce qui a précédé)

Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? (Molière)

 

LA CONJONCTION “ou”

 

Valeur disjonctive

Elle indique une alternance.

 

  • disjonction inclusive :
    “ou” souligne la différence entre plusieurs éléments sans suggérer que l’un exclut l’autre

Voulez-vous du sucre ou du citron avec votre thé ?

 

  • disjonction exclusive :
    “ou” exprime une alternative en suggérant qu’un terme exclut l’autre

Voulez-vous du thé ou du café ?

 

LA CONJONCTION “et”

 

Valeur copulative (“et” marque l’adjonction, l’accumulation)

Je lui téléphone et je pars le rejoindre. (les actions se succèdent, s’ajoutent l’une à l’autre)

 

Valeur adversative (mais)

Je lui ai écrit et il ne m’a pas répondu.

 

Valeur consécutive (ainsi)

Je vais le voir et il sera bien obligé de me dire ce qu’il pense.

 

Valeur emphatique (répétition de “et”)

Je t'aime éperdument, et je te le dis, et je te le répète, et mes paroles te l'expriment, et mes baisers te le prouvent, et quand j'ai fini... je recommence… (Victor Hugo)

 

LA CONJONCTION “or”

 

Elle introduit généralement une nouvelle donnée décisive pour la suite du raisonnement ou du récit :

De Dieu nous attendons des preuves de son existence, or il ne nous donne que des preuves de son amour. (Gilbert Cesbron)

 

LA CONJONCTION “ni”

 

Valeur copulative(“ni” marque l’adjonction, l’accumulation)

Je ne bois ni thé ni café. (je ne bois pas de thé. Je ne bois pas de café non plus)

 

“ni” s’emploie souvent de manière redoublée :

Il n’aime ni le chou-fleur ni le brocoli.

mais on peut dire :

Le chou-fleur ni le brocoli ne lui plaisent / Il n’aime pas le chou-fleur ni le brocoli.

 

LA CONJONCTION “car”

 

Valeur causale

Elle marque la cause :

“La convoitise te rend esclave, car tu es né libre.” (Saint Luc)

 

“car” ne peut pas être remplacé par “que” :

“parce que” peut être remplacé par “que” :

Nous partîmes pour la côte parce qu’il faisait beau et que nous avions tous besoin de dépaysement.